Archives de catégorie : Au fil du jour

Trois salades ou trois virus ?

Si trois salades poussent trop vite dans votre jardin, vous cueillez la plus mûre avant qu’elle ne devienne coriace; demain vous prendrez la suivante. 

Il n’en va pas de même quand trois virus vous menacent. Vous ne pouvez pas attendre. Vous devez les combattre, les trois en même temps. 

Mais notre société pense salade. Notre mauvais Covid nous occupe, nous renvoyons à plus tard la crise du climat et nous oublions que les armes nucléaires sont toujours là, patiemment terrées, mais prêtes à détruire le monde, comme ça, paf, en une affaire de minutes. 

Non, il ne faut pas les oublier celles-ci. Il faut continuer de crier à ceux qui les possèdent ou qui les logent que ce sont ces armes qu’il faut détruire, pas le monde. Le Traité d’interdiction des armes nucléaires qui prendra enfin force cet hiver est un bon rappel et une forte occasion de donner de la voix. 

La 2e vague; Drosten

La 2e vague touche, nous avec: Gilles en quarantaine au chalet, ici, la maisonnée est en attente du résultat du test de Fadumo, on nous communique d’être attentif car une personne de la manif pour les glaciers au Trient dimanche est diagnostiquée positive . C’est détestable ! On le savait depuis deux mois. Ayant bien attendu, maintenant, la vie est beaucoup plus compliquée.
N’allez pas dire qu’il faut bien que l’économie vive et le jeunes aussi. Dans l’exponentielle croissante, agir plus tôt est plus facile que plus tard, quelque soit le but à atteindre.
Drosten a repris ses présentation. J’en tire deux choses.
– Importance des clusters dans le développement de l’épidémie. La fameuse limite du R=1 du modèle du gas d’individus se transforme en un gas de clusters. C’est plus compliqué car il y a plus de paramètres mais le rapport à la théorie de la percolation reste la même. Entre la pandémie vaincue ou vainqueur la limite peut-être infiniment mince. Avec Gilles nous avions étudié un cas semblable qui est rapporté dans mon bouquin (p60).

Jacques à la Manifestation nationale pour le climat, Berne 28.09.2019

RTS

Pour le communiqué de presse

En 50 ans, les puissants ont imposé le fric

Pour faire marcher le monde, et

Faire croire au bonheur pas la consommation.

 

Résultat, la vie se meurt et le climat est en folie.

 

Ça ne va pas comme ça.

Ensemble, nous ferons revivre la vie.

 

Discours  90’’. 1450 caractères, 244 mots.

 

La vie se meurt et le climat est en folie.

Grands singes, lions, éléphants, tous les grands mammifères sont en voie d’extinction, sauf les plus abondants, ceux de la boucherie. On connait le syndrome du par-brise qui autrefois était souillé d’insectes mais qui aujourd’hui, reste propre car les insectes meurent aussi.

… et la température monte ; déjà 1° depuis le début de l’ère industrielle. La conséquence, on la connaît. Chez nous ce sont nos glaciers qui disparaissent, nos canicules, les soudaines averses qui nous débordent. Ailleurs, c’est pire.

Mon petit-fils aura 81 ans à la fin du siècle.

Si nous continuons, la Terre aura alors pris 3, 5 ou 7°
et je n’ose pas penser aux conditions qui régneront alors.

Ça ne va pas. On ne peut pas continuer ainsi.

 

Mais une autre voie est possible. Elle est facile. Pourquoi payer très cher pour aller chercher très loin les combustibles fossiles qui nous tuent alors que le soleil est là, abondant, pas cher et parfaitement utilisable. Techniquement, il n’y a pas de vrais problèmes.

La difficulté est de rompre avec nos habitues et de nous lancer courageusement dans la nouvelle voie.

Nous voulons ce changement. Chacun d’entre nous prendra sa part.

Mais si nous sommes ici, c’est parce que nous exigeons que chacune de nos communes, chacun de nos cantons, et ici, de notre parlement fédéral déclare l’urgence climatique et agisse en conséquence.

Nous le leur rappellerons dans les urnes le 20 octobre.

Les deux cultures

L’autre jour au marché, un homme m’interpelle. Il me connaît; moi pas. Après avoir énoncé les politesses standards, il m’explique qu’il est philosophe; pour lui alors,  tout est question tandis que pour moi, en tant que scientifiques, je cultive les certitudes. Poum!
Immédiatement j’ai lancé une tirade affirmant que c’est le contraire qui est vrai et je suis parti pour une leçon sur ce qu’est un scientifique.
Ça m’énerve, je suis incorrigible et ceci est la 1ere remarque sur laquelle il me faut sérieusement travailler.
La deuxième remarque reprend le problème soulevé dans ma contribution du 7 avril.
Que faire face à quelqu’un qui a des idées affirmées différente des miennes ? Le convaincre avec des arguments raisonnables est le plus souvent futile. Les gens ont leur croyances et les cultivent. C’est leur monde, ils le défendent.
Mais alors, comment donner raison à la raison ? Comment approcher la réalité en dialogue?
Certainement, je peux faire des progrès (c’est l’objet de ma première remarque, il faudra bien que nous y revenions.)
Mais la solution devra venir de beaucoup plus loin. En fait c’est toute l’éducation qui est en jeux, et, parce qu’il y a les deux cultures, on ne s’entend pas sur le rôle de l’éducation. Moi, je crois à la culture scientifique. D’autres pensent que la connaissance a d’autres voies. Souvent, il se font l’idées que les scientifique n’ont que la tête mais pas le émotions.
La discussion que nous avons avec Roberto me semble toucher le point crucial.

Urgence santé.

Un réflexion à partager avec les Engagés pour la santé.

Le 5 mars, à Lausanne, Éric Lainey conduisait le colloque des Médecins en faveur de l’environnement (AefU). La soirée est marquée par la belle présentation de la Prof. Sonia Seneviratne, ETH Zürich / EPFZ, auteure principale du rapport IPCC SR15. Une belle leçon de science solide, nécessaire et sans grandiloquence. Lors de la remarquable discussion qui a poursuivi, une prise de position m’a particulièrement frappé. Le Dr Vincent Mignerot s’inquiétait de l’importance que prennent les « médecines » alternatives de tous bords. Il imaginait un futur dans lequel ce marasme idéologique s’en vienne à étouffer la médecine scientifique basée sur l’évidence.
Oui, je m’inquiète avec lui, beaucoup. Homéopathie (je m’y intéresse depuis longtemps), acupuncture, médecine ayurvédique, bioénergies, énergisation de l’eau (c’est mon rayon), et aussi, pour être à la mode, l’horreur des ondes électromagnétique qui nous rendent tous malades. Nous nageons dans une mélasse de fake sciences. Pourtant, l’homéopathie ne fait de mal à personne, l’énergie vitale de l’eau est très amusante, la 5G et la fuite technologique en avant, tant mieux si elle est un peu bloquée par la révolte populaire. Pourquoi s’en inquiéter ?
Parce que nous croyons que, pour progresser, pour que le monde se développe harmonieusement, il faut être raisonnable ; il faut accepter que la nature soit notre seul maître. Nous ne sommes pas assez intelligents pour inventer ses lois dans nos petites têtes. Les élucubrations d’esprits farfelus, même s’ils récoltent d’étonnants – et de détonants – succès populistes, sont néfastes et dangereuses.
Pourtant, je ne vais pas entrer en campagne contre les médecines alternatives, ni contre les douteuses croyances à propos du méfait des ondes. Il faut choisir ses combats. Les miens se rapportent à la convivialité, à l’éducation pour tous, à notre climat qu’il faut sauver et la défense d’une médecine humaniste.
Défense d’une médecine humaniste ! C’est bien de cela qu’il s’agit ici, chez les Engagés pour la santé. Nous sommes révoltés de voir la médecine squattée par la course aux profits portée par le trio des assureurs et des cliniques privées ainsi que par les lobbys des spécialistes. Vous connaissez la chose bien mieux que moi, mais à chacune de nos séances je découvre une nouvelle page – le plus souvent surprenante – de cette dérive. Le signe fondamental qui ne trompe pas, c’est la croissance exponentielle des coûts. Chaque automne, on nous explique que la médecine devient plus chère. On ne nous dit pas qu’elle augmente de x milliards, on parle toujours en %. Une fois un peu plus, une fois un peu moins, l’exponentielle va bien, elle continue. Comme nous le savons, ça ne va pas ! L’exponentielle n’a pas d’avenir. Jamais ! On peut la traîner encore quelque temps, mais chaque année qui passe rendra l’adaptation vers une médecine viable un peu plus difficile ou l’écrasement conte le mur un peu plus dur.
On en est là. On parle beaucoup d’urgence climatique. La ville de Bâle l’a déclarée le 20 février (71 voix pour, 11 voix contre, bravo !). L’exemple porte, Lausanne, Aubonne, etc. suivent. C’est bien. Mais qu’attend-on pour déclarer l’urgence médicale ? À mon sens, elle est presque aussi importante si nous vous voulons sauver les valeurs qui font que notre monde mérite d’être défendu. Le chaos viendra peut-être du dérèglement climatique. Une médecine à deux vitesses, épouvantablement chère pour les plus riches, peut-être même transmédicalisé, mais inaccessible pour tous les autres, y contribuera peut-être tout autant. Elle fera place libre aux gilets jaunes de la médecine.
Alors on fait quoi ? Évidemment, je n’ai pas la recette, mais je lance cette simple remarque à la réflexion de notre groupe.
Revenons à l’homéopathie contre laquelle je ne lutterai pas. Pourquoi a-t-elle tant de succès ? Pourquoi même tant de médecins s’y adonnent-ils ? Une raison saute aux yeux. La première consultation homéopathique dure une heure peut-être. Une heure de question. Comment vous sentez-vous, où avez-vous mal, la tête, plutôt à gauche ou plutôt à droite ? Ah, je vous ai entendu, je vois ! Mon expérience de Prix-Nobeliste a plein d’aspects intéressants. Que croyez-vous qu’il se passe quand une personne que je rencontre apprend la nature de son partenaire ? On pourrait imaginer qu’il aimerait savoir en quoi celui-ci est spécial, quelle impression ça fait d’être reçu par le Roi, combien ça rapporte… ? Rien du tout, il parle ! Il raconte sa vie, il veut se faire écouter.
Alors, ne nous étonnons pas du succès de l’homéopathie et comprenons qu’elle répond à un vrai besoin que la médecine traditionnelle néglige de plus en plus. J’ai cru comprendre que, récemment, la taxation tarmed des moments d’écoute a été plus sévèrement cadrée et revue à la baisse. Sans surprise, le cabinet de mon vieux médecin de famille est repris par un médecin homéopathe.
Allez, on se bouge ! C’est urgent ! Viiiite ! Redonnons sa place prépondérante à l’écoute. C’est peut-être la meilleure voie pour que notre médecine redevienne humaniste. La mélasse homéopathique s’écoulera alors d’elle-même.

Famille C. Porqueddu, Pully.

Égalité, discussion avec Wolfgang

Il faut promouvoir la justice pour tous (justice distributive, Gerechtigkeit)  et non l’égalité des résultats.
Par exemple pour les professeures, oui à la même chance en créant les conditions adéquates (crèches, partage des tâches dans le couple, etc.) mais laisser à chacun le développement selon sa meilleure convenance. La question n’est pas de savoir s’il faut 50% de professeures plutôt que 20% mais de savoir si femmes et hommes on des chances égales de s’épanouir dans la profession.
Évidemment, le risque de faire de cette maxime un oreiller de paresse est bien réel et il s’agit de ne pas s’y laisser prendre.

Trumperies

21.7.18: Un article du Bulletin of the atomic scientist. « It is incumbent on the press to raise questions about whether Trump is compromised or controlled by Russia to better prepare US citizens for the consequences. »

La situation est probablement la suivante. Un imbécile égotique  et un dictateur intelligent qui, à eux deux, contrôlent 80 % (?) des armes nucléaires du monde. Le premier allant chez le second pour demander que celui-là le protège de la révélation que, ensemble, ils ont complotés  pour faire élire le premier. Ça mêne où?

En tous cas, les carte de la stratégie mondiale sont sens dessus de sou. Le rapport est-ouest est bouleversé, l’OTAN démoli, l’Europe bien faible, la Chine bien forte.  Les conséquences sont imprévisibles mais l’article du Bulletin fait remarquer qu’il est grand temps que les citoyens américains se préparent aux conséquences. Les Européens peut-être encore plus.

Note: le lendemain, dimanche 22.7. long document de avaaz@avaaz.org disant la même chose en détails et avec une masse de documents.