Le spectacle est dommageable pour la science.

Jacques Diezi nous a fait remarquer la page indisciplinée de Pius Knüser dans la revue du Fonds National. J’ai bien aimé et le commentaire de Gilles apporte un très bon complément. L’article qu’il cite est un must pour nous de Π (http://bmj.co/1xX00CM).

Pius Knüser, directeur de l’Université populaire de Zu et ex-directeur de Pro Helvetia s’en prend dans Horizons no. 103, la revue de FNSRS, à cette pléthore de magazines et brochures dont chaque institution scientifiques – ou autre – se croit obligée d’arroser le plus de monde possible. C’est la science mise en spectacle, la communication scientifique remplacée par la publicité. Sa part de budget augment de 5% par année. Du beau papier pour occuper les journalistes et les graphistes – comme le faisait remarquer la journaliste du Monde Diplomatique rencontrée au GIPRI:  » l’ illustration n’illustre pas le texte, elle le transcende ». Hops! L’auteur doit être bien content.
En général, le but primaire est de faire parler et rendre visible quelques personnes et, par là, l’institution. Le transfert de connaissance n’est que le prétexte même si quelques données ou réflexions intéressantes peuvent parfois y être glanées.

Notons une intéressante analyse de la science dans les média publiée dans le dernier numéro de Scientific American (janvier 2015, p.72). Cette étude montre, sur la base d’une vaste analyse de ce qui se dit des articles scientifiques sur les réseaux sociaux du web, que les sujets qui intéressent le vaste public (Facebook, Google+, Twitter) sont fort différents de ceux des spécialistes. Les préférés sont: erreurs scientifiques, cosmologie et santé.

À titre d’exercice, une liste des arrivages à élargir et réviser périodiquement; premier jet d’un classement – fort subjectif – entre Nul et Très Bien (6)

Uniscope (UNIL) 3: Quand on vit dans l’institution, il  est bon de connaître un peu les gens qui nous entourent – surtout si, de temps en temps, c’est de moi qu’ils parlent (l’espoir retient le lecteur et fait vivre le journal !)
Horizon (FNSRS) 3: Une source utile de politique des sciences. Merci pour l’article Knüssel (No. 103, 38-9, ou voir aussi p. 8-9, boof!). Quand au « dompteur d’équations » (p. 26-7) sur la belle contribution de Martin Hairer, quel baratin!
Diagonale (WSL) 3:
IN VIVO (CHUV) 5: me semble mieux ciblé sur l’information aux patients – actuels ou potentiels – sur les problèmes de santé qui les concernent.

Lab Times (news for the european life sciences) 4. Un support publicitaire qui ne se cache pas avec quelques articles accrocheurs donc souvent populistes. Les thèmes comme l’évaluation, conflits d’intérêts, tricherie, y sont largement représentés.

Technologist. (alliance des universités EuroTech) 1. L’EPFL en est un partenaire principal). C’est le « 20 Minutes » de l’information science et technologie. Des mini coups de projecteurs sur de sujets qui moussent. De quoi ouvrir la geule mais surtout pas de penser. Y a-t-il un  scientifique dans l’équipe?  Le pire!