J’ai lu Kuipec

Ça n’est pas ce qui est qui compte,
C’est l’histoire, c’est l’histoire ,
La façon dont on le raconte
Pour le faire savoir.

D’après Yves Duteil

19.11.13.

Bonsoir à tous,

C’est la deuxième fois que je manque notre réunion ∏. Pour ne pas être complètement absent de la précédente rencontre, je vous avais fait parvenir quelques réflexions sur la question « qu’est-ce que la vie » en attendant de lire le livre « Kupiec, J.-J., Ed. (2013). La vie, et alors? Paris, Belin » que nous conseille Françoise.

Aujourd’hui, ayant lu le livre, je vous fais part de la réflexion qu’il m’inspire.

Il est très bien ce livre. Il parle de l’histoire des idées et des chemins par lesquelles se sont développés les concepts de la biologie. Passionnant !

Quant aux concepts, il faudra aller ailleurs pour en apprendre l’essentiel. La notion d’espèce, par exemple,  occupe beaucoup de place dans plusieurs chapitres. Elle est même attentivement définie (G. Lecointre, 315): «groupe de populations naturelles interfécondes, reproductivement isolées d’autres groupes semblables ». Cette définition est classique, mais elle est purement descriptive. Pour lui donner meilleur sens, on aimerait qu’elle soit placée dans son contexte causal ; on aimerait connaitre les racines du concept, on aimerait une réponse à la question « comment ?»  Il est vrai que la réponse qu’en donne la biologie actuelle est subtile et que l’on ne la trouve guère encore dans les manuels. Je ne suis pas certain que les auteurs l’avaient clairement en vue.

J’essayerai de mettre par écrit comment  je vois moi-même le concept. Vous verrez que ce n’est pas une affaire de sémantique, mais de biologie.

En attendant, joyeuse rencontre demain.

Jacques

Commentaire de Françoise Schenk

Cher Jacques,
on retrouve bien là ta réticence vis-à-vis des mots. Mais je ne comprends pas pourquoi (ni comment) on peut alors oser utiliser des mots pour réfuter la valeur d’un texte…
Penses-tu que la biologie soit à l’abri des mots et de leur polysémie trompeuse mais bien vivante. Bayésienne dirais-je, puisque j’aime bien détourner les mots de leur sens convenu pour expérimenter ce qu’un nouveau contexte leur offre.
Personnellement, je pense que le problème de la définition du vivant – pour les biologistes comme les autres – tient justement à l’illusion d’un fixisme (arrêt sur image) que le principe même du vivant dépasse par ses propriétés dynamiques. Celles qui justement rendent la causalité que tu cherches tout aussi suspecte que le serait un mot. Propriétés dynamiques qui montrent que biologistes et tous les autres se fourvoient systématiquement dans l’illusion d’un point origine dont le big bang est exemplaire.
 
dommage que nous ne puissions poursuivre la discussion cet après-midi. Ou sinon, au plaisir d’un café ou autre,
amicalement
Françoise