The Wonder of the Commons

Pour y penser, nous avons:
– Harding (1968) The Tragedy of the Commons.
– Le cours de même intitulé organisé par Christine Clavien à l’UNIL cet automne.

Le problème est que les gens se disputent les biens communs au lieu de les faire fructifier ensemble.

On peut, en effet, considérer les choses de cette façon, mais une vision évolutive comme une vision historique montrent plutôt le contraire. Considérant d’où ils viennent, je trouve plutôt  étonnant et admirable que les humains collaborent si bien. Affaire de verre à moitié vide ou à moitié plein.

La biologie évolutive montre que la vie fonctionne sur le principe du chacun pour soi. La collaboration ne se développe que si elle favorise l’intérêt individuel. Il en allait sans doute  à peu près de même chez nos ancêtres  simiesques comme il en va chez les grands singes actuels. (Voir toutefois pour relativiser: http://www.youtube.com/watch?v=meiU6TxysCg, consulté en décembre 2013)

Mais l’hominisation a changé tout ça. La socialisation en est sans doute le moteur. En est issue la culture qui tisse le réseau de collaboration, l’altruisme et l’ouverture à un monde plus grand. L’homme apprend à sortir de son violent égoïsme. La merveille des communs émerge lentement. Jusqu’où se dégagera-t-elle? L’affaire n’est pas gagnée, mais beaucoup y travaillent.

Te dis-tu, lecteur: « il déconne Jacques » ?

Dans ce cas, je te cite la première phrase de Pinker (2011):

« Ce livre concerne ce qui pourrait être la chose la plus importante qui soit arrivée dans l’histoire de l’humanité. Crois-le ou pas – je sais que la plupart n’y croient pas – la violence a diminué au cours de grandes périodes de l’histoire et aujourd’hui, il se pourrait bien que nous vivions la période la plus pacifique de l’existence de notre espèce ».

Avant de dire « foutaise et provocation », il y a 802 pages à réfuter.

Si vous avez quelque chose contre Pinker, voyez alors Ridley (2010) ou Singer (2011) – tout aussi bien – ou encore Tertrais (2011) –un peu plus léger. Ils disent  la même chose.

Bonne lecture. Nous y reviendrons.

Harding, G. J. (1968). « The Tragedy of the Commons. » Science 162(13.12.): 1243 – 1248.
Pinker, S. (2011). The better angels of our nature: Why violence has declined, Viking.
Ridley, M. (2010). The rational optimist. How prosperity evolves. London, Fourth Estate
Singer, P. (2011). The Expanding Circle: Ethics, Evolution, and Moral Progress.
Tertrais, B. (2011). L’apocalypse n’est pas pour demain. Pour en finir avec le catastrophisme, Denoël.