Deux petites nouvelles

  1. En 2018, la Norvège et la République de Palau, un État regroupant 340 îles de Micronésie, annoncent qu’ils vont conduire ensemble le vaste projet Ocean Panel. Son but est de décarboner le trafic maritime, coordonner la pêche, et réglementer l’exploitation industrielle des fonds marins. La collaboration avec les scientifiques est explicite. Dans ce cadre, quatorze gouvernements, représentant 40% des eaux territoriales mondiales, se sont engagés à en rendre l’usage 100% durable d’ici 2025. Un beau projet, bien parti.
    En 2021, la Norvège élit un nouveau gouvernement et le milliardaire Jonas Gahr Støre devint Premier ministre ; il est un technocrate, proprement aligné sur la bulle technofinancière. La suite ne s’est pas fait attendre. En janvier 2024 la Norvège annonce qu’elle va lancer une étude sur la faisabilité de l’exploitation commerciale de ses fonds marins dans le but d’y récolter des minéraux précieux. Les scientifiques du projet Ocean Panel ne sont pas contents.
    Nature
     625, 424 (2024), doi: https://doi.org/10.1038/d41586-024-00104-w
  2. Ce ne sont pas seulement les océans que l’on veut exploiter commercialement ; l’espace aussi devient attirant pour ceux qui visent à y étendre leur business. Pas sans hoquets toutefois ! Ainsi, Peregrine, première mission commerciale destinée à déposer des objets sur la Lune a bien commencé le 8 janvier. Toutefois, la suite ne s’est pas déroulée comme prévu. En particulier, les soixante-six capsules, contenant chacune les cendres d’un humain décédé et d’un chien, sont revenues brûler une seconde fois dans l’atmosphère terrestre.  Faut-il s’en réjouir ? Pas vraiment, car les promoteurs de la bulle sont coriaces. Ils reviendront.
    Nature 625, 430-431 (2024), doi: https://doi.org/10.1038/d41586-024-00038-3