Le prix de huitante années relativement pacifiques. 

Mil neuf cent quarante-cinq, la guerre était finie. Mieux, c’était la fin des guerres, toutes les guerres. Point. 

Celle qui venait de se terminer avait été trop épouvantable. Hitler, le magnifique peuple allemand qui vire au nazisme, la solution finale, les morts et la destruction partout, c’en était trop. D’ailleurs, où qu’elles soient, quelles que soient les nations impliquées, avec la bombe atomique, les guerres devenaient impossibles. Quatre ans plus tard, l’URSS avait la sienne. La guerre impossible se transformait en équilibre de la terreur.  Septante-six ans plus tard, l’équilibre tient toujours. Comment est-ce possible ?

Eh bien, simplement, par l’essor de la consommation ! Grâce à l’effondrement du coût de l’énergie, extraite sans retenue des réserves fossiles, la production agricole, chimique et technologique s’est envolée.  Les habitants des pays riches s’empiffrent. Tout le monde veut son frigo, sa voiture, sa télévision; tout s’achète pour presque rien. La paix de la consommation semble régner sur le monde.

Cette paix a un prix, la dette s’accumule, la nature exige son dû, la température du monde croît, notre civilisation chancelle. Il ne nous reste qu’à payer. Ayons le courage de le faire sagement.